Et moi?

Et moi ?

Donc, où en suis-je, moi ?

À 56 ans, je me sens de combien d’années ?

À l’intérieur, très jeune, jolie, agréable.

Extérieurement j'ai trop grossi et je ne réussis pas à maigrir. Je mange, trop. Je ne m'occupe pas assez de ma santé. C'est mal. Je commence, mais pas assez. Par contre mes nerfs. Quels nerfs ? Encore en février c'était épouvantable. Ça va mieux, mais pas encore complètement.

Pourquoi ? J'ai peur ? De quoi, de qui ?

Sûrement de la vengeance de la sœur de François, surtout de sa méchanceté. Elle m’avait soutenu déjà que son frère ne pouvait pas se marier, qu’il ne fallait absolument pas nous marier. En plus on a assez des problèmes matériels et je me suis rendu compte qu’on ne peut plus continuer ainsi, bientôt je n'aurai plus d'argent. Jusqu’à maintenant, j'avais le sentiment d'avoir une base financière sure, mais c’est fini.

Sinon, je me sens bien et très sûre sur mes pieds, et puis, d'un coup François se comporte en étranger. Il y a quelque chose en lui qui "le pousse à s'éloigner, à détruire", juste quand tout est le plus merveilleux, le plus extraordinaire. Mais de moins en moins souvent.

Et moi ?

Je ne dois pas prendre les choses pour sûres et je dois lutter tous les jours pour garder notre bonheur. D'une façon ou d'une autre. En étant très attentive, tendre ou assez évasive pour qu'il soit satisfait en ce dont il a besoin : tendresse, sûreté, affection, attention mais aussi dans son besoin de lutter, conquérir, obtenir de nouveau... C'est dur. Voilà... Je parle de nouveau de nous et pas assez de moi.

Comment est Julie aujourd’hui ?

Est-ce que c'est vrai - François le dit - que j'ai beaucoup changé ?

Je suis plus heureuse et détendue avec lui, c'est sûr. Je l'aime encore plus. Oui. J'ai d'autres priorités, celles d'une "femme" plutôt que celles d'un "chef d'entreprise". Je me promène davantage et avec plus de plaisir. Je m’intéresse plus à la politique, mais avec tous les énormes bouleversements, l’effondrement des états communistes des pays de l'Est, ce n'est pas étonnant. Je sais mieux me détendre, me reposer. Pas trop ?

Est-ce que tout ça c'est un changement profond ? Je ne le ressens pas ainsi. Tout juste un glissement normal pour une femme heureuse, comblée. Être heureux c’est un état et François cultive soigneusement chez moi cet état, et moi, je fais mon possible pour le réaliser chez lui. Il est tellement agréable quand il est détendu et heureux ! et fier de ce qu'il a réalisé !

Et Julie ?

D'abord, pour moi aussi c’est une grande satisfaction d’avoir pu donner, redonner du bonheur à François. Confiance en lui-même, d'abord. Envie et courage de mieux créer. De voir que mes enfants vont bien.

Même le fait que Bip ne va plus et que je n’arrive plus à le soutenir financièrement, a été d'abord un plus pour Lionel, parce qu’en travaillant, il se rend compte qu'il doit et peut compter sur lui-même, il devient de plus en plus adulte et responsable, m'aidant même. Et, moi, je me suis rendu compte que je peux compter sur François et qu'il est là quand j'en ai besoin !

Cela ne veut pas dire me laisser aller. Il est temps que je commence à réagir. Je ne dois pas glisser de plus en plus dans la facilité, une vie agréable sans luttes. J'ai une tendance à me laisser vivre... Peut-être trop, pour les circonstances actuelles.

Ou alors, avons-nous tous besoin de périodes de repos, de réflexion, de détente (de plus en plus grandes, au fil des années), entre deux périodes d'activité intenses ?

Ai-je raison, le droit de faire surtout ce que j'aime (on aime) au lieu de me démener pour gagner mieux ? Puis-je me le permettre ?

D'un autre côté, il faut être heureux quand on le peut, tant qu'on peut. Nous travaillons, je travaille. Mais assez ?

Je regarde souvent la télé, surtout la politique, c'est vrai, mais pas seulement. Je lis moins, depuis un certain temps. Mais je programme plus. Je sais, que je ne peux pas écrire toute seule. Mais écrire est devenu, pour le moment, moins important. Je continue à étudier comme avant, même davantage. J'ai fait d’énormes progrès depuis une année. Et comme d'habitude, j’applique ce que j’ai appris. Assez ?

J'ai dit hier une chose qui doit être vraie "j'ai le bonheur d'avoir à côté de moi quelqu’un qui a besoin de moi". Après que mes enfants se soient envolés, c'est devenu important pour moi et je ne m’en suis même pas rendu compte jusqu’ici. En cela je suis probablement très femme. En d'autres choses aussi.

J'ai la chance inouïe d'avoir à côté de moi, non seulement quelqu'un qui a vraiment besoin de ce que je peux lui apporter, non seulement de ma présence ou de ma tendresse, de ma compréhension et de mes critiques positives, de confiance... mais aussi un être qui est tendre, communicatif, intelligent, ouvert, ayant l'ambition, et même plus, le besoin de me rendre heureuse, satisfaite, épanouie.

Je crois sincèrement qu'on se connaît dorénavant et qu'on s'aime pour ce qu'on est, et pas pour des rêves ou des chimères.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

oui, je suis bien d'accord ... connaitre l'autre, le plus possible, permet d'atténuer les crises, les étapes ... même si cela ne fait pas tout.

Et en plus, se connaitre permet d'être encore plus aimer, de savoir ce que iaime l'autre permet d'être plus à son écoute, et de savoir mieux comprendre les soucis ... ou parfois même les anticiper ;-)

Sophos