21 décembre 1989
Avant-hier nous avons dîné avec la sœur de François, j'ai donné apparemment une bonne impression. Elle nous a dit : "dommage, que nos parents ne t'aient pas connue". Ses paroles ont beaucoup compté pour François.
Elle veut qu'on lui rende visite à Lyon pour les fêtes de fin d’année, surtout pour encourager sa fille qui chantera pour la première fois à l’Opéra.
Nous irons, mais après nous repartirons... sur notre chemin...
Hier, c'était la grande fête à l'Université et j'ai vu le grand poids de François : “quand le tigre se réveille”. Les anciens l'ont tous salué comme un des leurs, et beaucoup de ses anciens élèves sont devenus profs. Il n'est pas du tout diplomate, mais quelles connaissances et combien de projets il a ! “Comme toujours”... dit-on de lui.
Où est le problème? François est de plus en plus enflammé (et plus nerveux). Et j'ai dit, « bien, essayons faire comme si nous étions mariés » Il proteste : « faire semblant, ce n'est pas la situation réelle. » Quelle est la différence ?
Qu’est-ce qui ne va pas en moi ? J'ai une réserve intime. Lionel a raison, cet été tout aurait été gâté si j'avais été sa femme. Et François a un « viens, ne viens pas ». Mais peut-être le « ne viens pas » est-il passé ?
François comprend, il a compris et chaque jour comprend davantage, combien je lui ai fait de bien. Jamais il n'a parlé aussi ouvertement avec quelqu'un. Ses parents l'ont élevé en lui désignant tous les autres comme des ennemis et en le rendant amer, voulant du mal aux autres, puisqu’on lui en avait fait à lui. Peut‑on guérir de ça ? Il n'est plus amer, mais il est encore plein de craintes, peurs qui se résorbent lentement. C'est vrai, il n'est plus celui d’il y a deux ans. A-t-il changé ? Beaucoup ?
En société, ou à la plus petite chose qu'il sent comme si elle était "contre" lui, il devient encore très difficile. Maintenant, depuis que je le prends encore plus au sérieux, j'ai peur de ce qui va arriver.
D'habitude il est chaleureux, bon, puis d'un coup il change, devient égoïste, susceptible, hurlant, râlant, mauvais. À aucun moment je ne sais qui j'aurai avec moi le moment suivant. Avoir de la considération, compter avec quelqu'un, il ne sait pas ce que c'est.
Je vais aller chez le docteur, il faudrait faire plus attention à ma santé et aussi à mon apparence. Pour François, l'apparence reste importante, mais surtout la façon dont les autres me regardent. L'opinion des autres est plus importante pour lui que pour moi. Reconnaissons-le, je ne suis pas de bois non plus, mais c'est surtout l'opinion de ceux que j'aime et que j'estime qui compte pour moi, ceux en qui j'ai confiance.
1 commentaire:
cela n'a pas du être facile de faire avec quelqu'un d'aussi changeant ...
surtout quand tu ne pouvais pas prévoir .....
JE pense qu'on se trouve belle (ou beau ...) au travers du regard des autres ... et surtout au travers de celui qu'on aime.
Le regard de l'autre compte beaucoup .... à condition qu'il ne soit pas interessé !!!
Sophos ;-)
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