Et puis

Et puis ... François est revenu à Paris.

Il a raison : « Essayer de faire des choses qu’on ne sait pas faire (donc que nous ne réussissons pas) nous rend malheureux. »

Il faut découvrir, savoir et faire ce qu’on sait et aime faire. Et il faut prendre chaque jour comme il vient. Ce qu’il donne.

Nous avons donc renoncé à écrire ensemble un livre.

Mais travailler, programmer ou enseigner ensemble, cela marche bien, puisqu’on peut répartir les tâches et bâtir chacun sur ce que l’autre propose, réalise. Surtout si c’est moi qui dois finir, ou lui seul - séparément. ça marche, et même donne un NOUS créant des choses ensemble !

À défaut de passion, la tendresse vraie et profonde est non seulement suffisante, mais même plus durable et peut être un lien extrêmement fort - plus durable que la passion, merveilleuse mais volatile. Ces quelques minutes d’entente absolument merveilleuse, fantastique : peuvent-t-elle durer ? se reproduire ?

J’ai l’impression que François m’a pris plus que Paul et qu’il m’a laissé moins.

Paul était salaud, incapable de faire quoi que ce soit, de travailler et c’est moi qui faisais tout. Ma confiance comme femme a grandi, puis diminué, mais mes capacités intellectuelles ont augmenté. Mes rêves se sont effondrés graduellement et je suis restée amère, mais pas trop déçue. Je n’ai pas eu trop de mal à retrouver la confiance en moi, après m’être pardonné comme un « escapade », une folie qu’on s’offre.

François n’est pas, n’était pas parfait, mais... chaud, vraiment avide, intelligent, intéressant, ravi, tellement vrai. Je lui plaisais vraiment comme femme, je me suis sentie jeune (rêve ? réalité ?) je rayonnais. Je l’aimais. Il m’aimait. Avec passion, comme moi.

Mon cœur a fondu, toute mon énergie s'est concentrée à mieux se découvrir. On se découvrait chaque jour, chaque semaine, des nouvelles qualités, des ressemblances plus profondes, de similitudes étonnantes : une même façon de voir, de lire, de contempler, un même besoin d’apprendre, de créer, une même joie de se promener main dans la main. Partager.

Il aimait me faire l’amour (adorait... !), me jouer du piano, me tenir dans ses bras... Moi j’adorais l’écouter, le sentir... Nous nous délections de l’harmonie tranquille, profonde entre nous.
Sa façon de manger, de parler en société ne me dérangeait pas, moi. Lui, oui, et il l’a changée, il s’est changé. Pour lui. Pas pour moi. Au début je savais qu’il aimait ce Nous, Et même quand il se trompait ou exagérait, j’en souriais... Je l’aimais. Tel quel. Je sentais qu’il était bon.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

parfois on veut trop se changer pour l'autre .... et on se perd, et l'autre n'aime plus ce qu'on est devenu.
Et revenir comme on était ....c'est bien plus dur !

Mais bon, cela envaut quand même la peine ....

PArfois te lire me fait peur, car je sens tellement de ressemblance ... même si on a aussi de nombreuses différences .....
Mais cela me fait peur, car cela peut si vite basculer, quand deux fortes personnalités s'unissent ....
en travaillant chaque jour à s'harmoniser, on avance ....
Mais parfois, les questions sont là, et cela fait peur ....

Même si la volonté d'avancer pour réussir est toujours là ... les épreuves nous "usent" ...petit à petit ....

Sophso