30 juin 2003

On a l’impression que tout va bien et puis, d’un coup, rien ne va plus. ma fille ne veut pas de moi cette été en Amérique, mon fils amène ses gosses à s’amuser à GP parade bien que j’ai peur des manifestations. Slava s’est refroidi puisque je l’ai un peu négligé lors Alina était ici et j’avais mal aux chevilles, et je n’ai pas réussi raconter de manière intéressante Laisser une Trace.

Madeleine m’a reproché à parler trop et on a même décidé d’écrire pendant toute l’année qui vient sur la thème Frères, fraternité.


Je n’ai ni frères, ni sœurs! En hongrois il n’y a pas de différence: testvér – en traduction mot à mot signifie corps de sang. J’ai eu une sœur jumelle : ma cousine. J’écrirai d’elle une autre fois. Plus tard, peut être aussi sur la vraie ou fausse notion de la fraternité. Aussi, de mes enfants et petits-enfants, sœurs et frères si différents les uns des autres. J’ai deux mois à m’en préparer, y réfléchir. Finalement, écrire sous contraint, n’est pas si mal.

En réalité, tout sujet est porteur et le vrai problème c'est l’été devant moi et mon enthousiasme d’écrire un peu trop, je me sens dégonflée. J’ai quoi faire, il faudrait seulement avoir l’envie de s’y mettre. Y croire.

«Tout est dans la tête» disait hier au radio un sportif de haut niveau. «Il faut y croire» ajouta-t-il.

Julie, ne perds pas courage !

25 juin 2003

J’aime ce cahier léger et mince au pages blanches veloutés. J’aime mon logement et son petit jardin. Les bignones sont en plein fleurs, ils font ombre aux roses pourtant pas tous fanés encore. J’ai l’impression d’avoir été ici toujours et de rester à jamais – pourtant je sais que ce n’est, probablement, qu’un havre et sérénité passager.

2008 fin juin: n'est-ce pas curieux que le tour de ce texte arrive juste maintenant?

Gros plan sur la cave

On ne m'a pas laissé entrer dans cette maison par contre, mais celles des voisins, ils m'ont parlés et laisser entrer dans leur jardin, tous étaient des nouveau par contre

La cave avait des fenêtres même alors, ou seulement après qu'on lui avait mise?

Budapest, Maisone et sa cave

J'ai retrouvé à Budapest la maison dans la cave laquelle j'étais pendant des mois l'hiver 1944 / 1945, quand j'ai commencé écrire mes journaux

Alina me prend en photo

après une bonne et longue discussion: enfin sourire

23 juin 2003

Ces trois semaines avec Alina et la semaine qui a suivi tout suite en Hongrie m’ont fortement sorti de mon chemin (voie ?) habituelle. Je n’ai pratiquement rien écrit, peu lu, relativement, etc. A ne pas parler de la possibilité de départ pour Lionel et sa famille à New York.

Tout est pour le bien, les conférences de Marly le Roy aussi mais je me demande de nouveau: «et maintenant quoi?»

Tant que pour mon travail que pour ma vie future.

Et oui, c’est aussi impératif de maigrir. J’en ai assez m’apercevoir – presque avec étonnement – d’être devenue une grosse vache! D’accord, je mange relativement avec discernement. Maintenant. Et alors? Ce n’est pas assez.

Retour à case de départ. Docteur ou Scardale. Et rapidement! Je ne peux (dois) plus apparaître dans un tel état de délabrement. Vas-y, Julie!

Je ne dis plus «Juli buli», je sais dorénavant «buli» veut dire boum, amusement pour jeunesse.

Combien de fois vais-je (dois-je) recommencer ma vie? Qu’importe. Ne pas m’en soucier d’avance et croire à ce que je clame «tout tournera vers mieux, chaque chemin détourné ouvre des horizons imprévus intéressants… et chaque havre de tranquillité et bonheur n’est que momentané.

Où que je sois, je réussirai de le recréer de nouveau et il me servira aussi d’en repenser avec nostalgie – ou plaisir.

Mes roses m’attendent.

Et le toit à réparer aussi.

Les décisions de l’ordinateur qui ne s'ouvre plus. Réparer? Acheter un autre? Quoi?

Peut-être certaines roses se sont fanées, tant mieux (ou tant pis) si je n’es pas décidée trop vite.

18 juin 2003

Une année, ce qu’était en Hongrie, ce qui sera.

Les retraités d’ici payent pour la piscine 400 forint: 2 euros. La framboise : 1 euros. La chambre ici 9 euros, vis-à-vis de Parlement, le logement sera 30 euros par jour. Je devrais venir ici pour vacances pour plus de temps.

L’eau été magnifique et surtout eau thermal. Nous devrions reste davantage aussi à Kovàszna. Si je nagerais de nouveau tous les matins, je maigrirais plus facilement.

Je me sens bien ici.

La journée de hier était fatigante pour les nerfs, je voulais comprendre tellement des choses, j’hésitais.

La langue hongroise va de mieux en mieux chaque jour.

Pourquoi ne pas écrire en hongrois, et qu’importe la traduction: d’abord, j’écris pour moi-même. J’ai de nouveau envie de me plonger dans la culture hongroise (et européenne). Je commence de comprendre pourquoi retournent ceux qui s’y décident.

Aujourd’hui, nous irons à Budapest, mais elle ne me manque pas.

Budapest

16 juin 2003

Je suis arrivée à Budapest, je suis actuellement, à 15 kilomètres où habite mon oncle dans un maison pour des vieux.

Les oiseaux chantent, vis-à-vis, une piscine, des sapins. Le ciel est bleu et depuis une heure il ne fait plus trop chaud.

Après trois jours, j’aurai le temps probablement d’aller à Vienne ou Cluj, voir aussi un peu les librairies de la capitale. Les beaux nuages se promènent lentement dans le ciel, une brise légère me caresse.

Je me sens bien ici.

Pourquoi la Hongrie me parut si loin? Peut-être que je ne suis pas venue en avion (deux heures de route plus le reste) qu’en 1961 lors notre émigration de Roumanie, et en train cela dure environ 24 heures. En voiture, encore plus. Mais aujourd’hui, le billet de train (avantage : on descend et continue si on veut) coûte autant sinon plus que celui d’avion. A suivre sur l’Internet plus souvent.

Sommes-nous cette semaine devant un énorme bouleversement familial? Si Lionel et sa famille iront travailler aux USA (j’y crois) bientôt, moi aussi. Je prendrai de nouveau mon sac sur le dos m’approcher de mes enfants.

On verra.

Annelise, s’y réjouit, se prépare déjà, Lionel choqué, plein de responsabilité devant le changement et aussi des doutes sur celui qui lui a proposé (sérieusement? me dit-il, je ne suis pas sur) et les conditions qu’on lui offrira là.

Qui sait, peut-être mes rêves d’il y a 25 ans se réaliseront. Sinon, partout c’est bien et j’ai (nous avons) un pied-à-terre près de Paris. (2008: 5 ans plus tard, ils partent maintenant, pour Londres).

Agnès a répondu sur un ton curieux, presque repoussant ce que je disais ('j’espère pouvoir être plus avec vous'); était-elle préoccupé des gosses ou est-ce assez pour elle combien ils (elle) me voit?

Ce ne vaut pas la peine d’y penser d’avance trop, s’en faire de souci : sera que sera.



La seule, dernière, réalisée.

15 juin 2003

Alina est partie. Que c'est merveilleux, l'amitié.

Je recommence de travailler.

Plus de 40 roses fleurissent dans mon jardin et les premières bignones s’ouvrent. Fini les cerises.

Demain je pars vers Budapest pour une semaine. Surtout pour parler avec mon oncle, l’écouter. Il aura bientôt 97 ans!

Revoir Hongrie après combien de temps? Au moins dix-huit ans.

(2008: bientôt j'ajouterai des photographies prises pedant le séjour de mon amie ici)

10 juin 2003

— Cette nuit, j’ai mangé tout le pain, je t’ai laissé seulement trois tranches.
— Où ?
— Dans le frigidaire.
— Je les laisse d’habitude dehors. J’ai mangé ce matin du pain, pris de congélateur.

Plus tard.
— La nuit, j’ai mangé toute la peine, laissé trois tranches pour ce matin, pour toi.
— J’ai vu, Alina.
— Trois tranches.
— Que tu viennes de manger. Les restes. (Rires)

Alina mange toujours la nuit, ou tard le soir, après que je suis couchée.

Malgré sa déclaration 'pendant trois jours je mangerai seulement du poisson avec citron', je suis allée hier soir exprès d’acheter du pain frais à céréales qu’elle aime tellement (mieux que le pain congelé, grillé) en sachant pertinemment (et contant dessus) qu’elle mangera l’entier pain avant le matin. Sauf les deux tranches que j’ai données hier soir à Gabrielle et David.

Au moins, offrir à mon amie quelques « friandises » qu’elle aime et dont elle se souviendra.

On se comprend, on s’admet et s’aime, mutuellement. A chacun sa voie. Et volonté.

— Puis-je rester dans la salle de bains ?
— Oui, Alina, bien sûr.
— Est-ce libre ?
Silence.
— Est-ce libre la salle de bains ?
Je jette un coup d’œil ébahi vers la salle de bains.
— Je ne sais pas. Regarde !
Rires.
Bien sûr, je suis dans la cuisine en train de griller de pain. Elle, dans la porte de la salle de bains. Il n’y a que nous deux chez moi.

Ce matin, l’humour du livre sur comment écrire, m’aide. Et notre douce complicité. Et l’angoisse de son départ s’approchant.

Nous avons fait des courses, j’ai préparé le poisson, nous avons mangé ensemble. Nous sommes en train de nettoyer l’épinard, elle ne voulait pas en manger pour midi.
— Que puis-je faire ?
— Lave les épinards nettoyés. Mets-les dans l’eau.
— Je ne veux pas laver les épinards.
— Bien, mets l’eau.
— Tu connais Radio Everan? me demande alors Alina.
— Bien sûr. (Ces blagues des pays d’Est, transmises de bouche à l’oreille.)
— Quelqu’un demande à Radio Everan (tous les blagues commencent ainsi)
«Que faire si je suis en dessert et je rencontre un lion?
- Tu ne dois rien faire, on lui répond par le radio. Le lion fera tout.»
— Dis-moi encore un, Alina.
— Un. Quoi ?
— Radio Erevan.
— Un auditeur demande Radio Erevan "Est-ce vrai l’information que Izig a gagné un Mercedes?"
— Et ? Que lui réponde-t-on ?
— "Oui, mais…"
— Mais ?
— "Mais ce n’était pas Izig, c’était Maurice".
— Ah !
— "Et il ne s’agit pas d’un Mercedes, mais d’un moto".
— Oh.
— "Et Maurice ne l’a pas gagné".
— Non ?
— "On lui a volé".
Rires.
— Voilà, les vérités sur les informations, conclut Alina.
Là dessus, nous sommes parfaitement d'accord!